Mara, Premier Ministre: L'espoir brisé d'une génération qui aspirait tant au changement.

Après les évènements de mars 2012 (le putsch du 22 mars 2012) qui ont précipité le naufrage du bateau, le Mali, et qui ont en même temps terni et assombri l'histoire et la réputation démocratiquede notre pays, les aspirations du peuple malien au changement étaient si fortes que pour ce peuple, plus rien ne devrait être comme avant. Ces évènements se sont posés comme un "turning point" (un tournant, un virage) sur lequel tant d'espoirs ont été mis à tel point que ces évènements malheureux ont été positivement accueilli et apprécié par la population. A un certain point que beaucoup se demandaient si ces évènements n'étaient pas finalement un malheur pour bien? En tout cas ces évènements devraient marquer le début d'une nouvelle ère pour la gestion de ce pays. L'espoir du peuple était de donner à partir de ces évènements de nouvelles directives au Mali.

Au milieu de ce tourbillon de partis politiques et de cette jungle de politiciens, vous aviez réussi comme d'autres (il n'y avait pas beaucoup) à sortir du lot en incarnant l'espoir de ce changement que le peuple malien attend en vain de ses décideurs politiques depuis des décennies. Vous incarniez l'espoir aux yeux de ceux qui sont déçus de la gestion politique de notre pays. Et Dieu sait que nous sommes des millions et des millions à être déçus y compris vous de nos hommes politiques.

En acceptant d'être premier ministre vous n'aviez pas failli à ce rôle que vous incarniez mais vous avez failli quand vous n'avez pas pu ou su continuer à être ce porte drapeau, ce pionnier du changement au sein d'un système, d'un gouvernement ou sous une présidence que vous savez bien déjà à montrer ses limites et surtout à travers qui le changement peut difficilement intervenir. Faut il rappeler qu'il n'y a pas encore très longtemps que vous vous battiez contre ce système?

Yelema (changement en Bambara) n'est pas un vain mot. Yelema ne doit pas être que du slogan. Quand on parle de yelema dans la situation dans laquelle le Mali se trouve, c'est avant tout poser des actes, rien que des actes concrets. Je suis d'accord avec vous quand vous parlez de yelema mais monsieur le premier ministre vous ne pouvez pas faire du changement avec de l'ancien.

Monsieur le premier ministre, vous voulez du changement? Donc il faut tout d'abord commencer à changer le fonctionnement même de ce pays tout en renouvelant les cadres, à commencer par les membres de votre gouvernement. Le choix des hommes et des femmes à mener ce changement est la chose la plus importante et la première chose à faire. Or dans votre gouvernement, les hommes et les femmes à qui le destin de notre nation est confié sont en grande partie des revenants ayant déjà par le passé occupé quasiment les mêmes fonctions de ministre et/ou d'autres fonctions à responsabilité sans vraiment aboutir à des résultats notables.

Il est donc important et urgent pour le bien de notre nation, si le changement est toujours votre crédo, de changer de cheval de bataille et surtout d'amener à la guerre des hommes et des femmes qui ont le même sens du combat, du changement et de la victoire que vous. Pour terminer, je veux juste dire que vous n'êtes pas un choix par défaut, vous avez été choisi parce que vous incarnez quelque chose. Et pour l'amour du Mali ne changez pas de vision et aussi ne failli pas à ce rôle.